Projet NOROTRACK : Développement d’un modèle numérique pour anticiper la pollution virale des zones conchylicoles
Descriptif de l'opération
Ce projet s’inscrit dans la continuité du programme OXYVIR (FEAMP, 2017-2022) en poursuivant la recherche d’outils pour mieux anticiper l’apport de pollution virale dans les zones conchylicoles en développant un modèle numérique en temps réel et prédictif sur un territoire conchylicole pilote.
Porteur du projet : Comité National de la Conchyliculture
Partenaires : Actalia, LCPME, GMVA, Spéciales Gillardeau et Rivages Pro Tech (prestataire)
Dates : du 1er juin 2024 au 31 mai 2027 – EN COURS
Budget global : 757 776, 36 €
Financement : FEAMPA (mesure innovation)
Contexte
Les zones de production conchylicole sont tributaires de la qualité des eaux littorales et font régulièrement face à des pollutions virales d’origine anthropique, en particulier par les norovirus humains responsables de gastro-entérites aigües chez l’Homme. Ces contaminations virales peuvent avoir plusieurs origines : rejets d’eaux usées non traitées par des stations d’épuration, rejets individuels non raccordés aux réseaux d’assainissement, lessivages des sols, crues et plus ponctuellement, la vidange des eaux usées de bateaux à proximité des zones de production (Berg et al., 2000). Elles sont plus prononcées en cas de défaillance des systèmes d’assainissement collectifs et individuels et/ou de défaut d’intégrité des réseaux d’assainissement. Bien que le lien entre maladie alimentaire impliquant les norovirus et consommation de coquillages soit établi depuis de nombreuses années maintenant (Richards, 1988), il n’est pas possible à ce jour d’anticiper les pollutions virales dues à l’apport d’eaux usées (brutes ou traitées) dans les zones conchylicoles. Dans le meilleur des cas, les traiteurs d’eaux usées informent les conchyliculteurs d’un incident ayant entraîné le déversement d’eaux usées brutes dans le milieu récepteur pouvant contaminer la zone de production située en aval mais ces pratiques sont trop rares et trop tardives pour permettre aux ostréiculteurs de protéger leurs coquillages.
Dans ce contexte, le développement d’un outil de pilotage innovant capable de suivre la pollution virale dans les zones conchylicoles vulnérables permet de répondre à des enjeux i) sanitaires pour le consommateur, ii) économiques pour la filière et, iii) environnementaux au travers de la reconquête de la qualité des eaux.
Objectifs de l'action
Concrètement, l’objectif principal de ce projet est de développer un modèle numérique de suivi en temps réel, mais aussi prédictif, de l’hydrodynamique littorale et de l’intensité de la pollution virale dans le Golfe du Morbihan, zone d’étude pilote, au niveau de zones de production conchylicole vulnérables, régulièrement fermées suite à des contaminations des coquillages (principalement les huîtres) par les norovirus pendant la période hivernale. Pour cela, un outil de gestion sera construit en utilisant les bactériophages ARN F-spécifiques (FRNAPH) infectieux comme indicateurs du danger à norovirus.
Par l’utilisation in situ de cet outil, l’objectif secondaire de ce projet est d’identifier les sources favorisant l’apport d’eaux usées non traitées d’origine humaine dans les zones conchylicoles et ainsi démontrer le lien de cause à effet entre les apports d’eaux émanant des systèmes d’assainissement collectifs ou individuels et la contamination des huîtres dans les zones conchylicoles. Cet outil, à vocation collective, constitue une aide à la décision pour les acteurs de la filière conchylicole et les opérateurs de l’assainissement des eaux usées pour contrôler les pollutions fécales dans le milieu récepteur et anticiper sur les contaminations à norovirus dans les zones conchylicoles en définissant des moyens de maitrise.
Le dernier objectif du projet est de rédiger et mettre à disposition un cahier des charges pour la création d’un outil prédictif généralisable sur tout le littoral français. Il permettra ainsi aux gestionnaires intéressés d’appliquer la méthodologie sur d’autres sites et favorisera le déploiement de l’outil.
Actions réalisées
Plusieurs actions permettent de répondre à ces objectifs :
- Pilotage et animation du projet: Coordination scientifique, administrative et financière du projet par le porteur.
- Orientations stratégiques et organisationnelles:
- Sélection et étude du site atelier en identifiant et collectant les données influençant la qualité virale des zones conchylicoles définies.
- Organisation, gestion et validation des deux campagnes terrains.
- Développement, validation et exploitation du modèle numérique:
- Construction et calibration du modèle numérique à vocation opérationnelle, à l’aide des campagnes de mesures effectuées lors d’études antérieures et celles acquises dans le cadre de l’action 3.
- Application de l’outil d’aide à la gestion de la qualité virologique des eaux pour anticiper les pollutions à norovirus en amont et au sein des zones conchylicoles, en utilisant les FRNAPH infectieux comme indicateurs.
- Hiérarchisation et diagnostique de la provenance des apports/sources responsables des contaminations virales dans le site atelier en contexte épidémique et la vulnérabilité du site atelier par rapport à la dynamique locale.
- Quantification des FRNAPH infectieux in situ:
- Surveillance hebdomadaire des FRNAPH (infectieux et génome) et des norovirus (génome) en conditions normales et dégradées pendant deux périodes hivernales consécutives (décembre à mars) dans le site atelier sélectionné.
- Evaluation des facteurs influençant la circulation et la survie des virus dans le site atelier.
- Diffusion et valorisation des résultats:
- Communication et démonstration de l’outil numérique auprès des acteurs de la filière conchylicole, des collectivités territoriales, des maîtres d’ouvrage et des exploitants des stations d’épuration des eaux usées.
- Rédaction d’un cahier des charges et déploiement du modèle sur d’autres sites.
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