L’huître dans la littérature et la peinture

Huître et citron.Guillaume Fouace (1837-1895) Huile sur panneau
Quelques natures mortes, éminemment gastronomiques, sont là pour nous mettre l’eau à la bouche…
Mais l’huître a su surtout inspirer bien des paroles pleines de poésie, telles ces quelques mots tirés de Bel ami de Maupassant :
“ Les huîtres d’Ostende furent apportées, mignonnes et grasses, semblables à de petites oreilles enfermées en des coquilles, et fondant entre le palais et la langue ainsi que des bonbons salés ”
Charles Daney dans Huîtres , moules, bivalves et Cie , nous convie à un spectacle tout aussi exquis :
“ Le spectacle d’une huître ouverte – et offerte – est une merveille. Figurez-vous au creux du rocher le plus neutre une vasque de nacre irradiant toutes les couleurs de l’arc-en-ciel.
Au milieu de cette vasque, une masse de chair fraîche, translucide ou grassouillette, dodue à souhait, aguichante d’abandon. «
L’huître piégeuse
Dans la littérature, l’huître peut être emblème du piège et représenter la ruse, illustrant l’adage :
tel est pris qui croyait prendre, ainsi en est-il dans plusieurs livres d’emblèmes du XVIème siècle.
C’est dans ces écrits que l’on peut ouïr l’histoire d’un malheureux crabe ou d’une pauvre souris qui, voulant se repaître d’une huître insidieusement ouverte, se voient pris au piège de sa coquille, celle-ci se refermant soudainement sur une pince ou un museau trop avide.
Tel est le sort aussi d’un certain rat trop innocent dans la fable de La Fontaine Le rat et l’huître .
N’est-ce pas un comble pour un animal acéphale que de triompher ainsi de la ruse des prédateurs qui le convoitent ? Il n’est pas rare de voir une mouette ou un goëland un peu trop gourmand s’envoler avec une huître refermée sur sa patte.
Mais à l’inverse, de jeunes huîtres naïves peuvent se laisser prendre au piège de quelques gourmands plus rusés, telles les malheureuses novices d’Alice au pays des merveilles…
L’huître paresseuse
Pour Boileau l’huître est une paresseuse : « Les salaires sont dus à celui qui travaille. S’il ne vit de son suc comme une huître à l’écaille » (Satyre X).
Certes, les coquillages ne se démènent pas beaucoup ! ils attendent patiemment que viennent à eux les particules marines dont ils s’abreuvent et se nourrissent, baignant ensuite tranquillement dans le bain que retient leur coquille close, quand la mer se retire.