Projet TEHASIS : Amélioration des pratiques génétiques des productions conchylicoles, crevetticoles et d’algocultures

La sélection génétique des invertébrés et des algues constitue un enjeu pour adapter les organismes élevés ou cultivés aux attentes des marchés (réduction des coûts de production, diversification des productions, amélioration de la qualité et de la résistance aux pathologies), et aux systèmes d’élevage et leur évolution (changement climatique) tout en améliorant l’impact environnemental (efficacité alimentaire et survie). 

Pour ces espèces, la sélection génétique est soit inexistante, soit encore au stade pionnier, sauf pour l’huître creuse grâce à un travail d’appui technique spécialisé conduit par le Sysaaf depuis 2001 auprès de ses entreprises adhérentes. Cette action accompagne l’investissement des entreprises et sécurise l’amont sanitaire et génétique de la filière à hauteur de 30 % du besoin en naissain représentant 50 % des produits.  

De nombreuses autres espèces aquacoles demeurent encore à des phases pilotes ou à un niveau de développement restreint en sélection génétique, qu’il s’agisse d’invertébrés marins (crevette impériale, ormeau, huître plate, palourde japonaise, coquille Saint-Jacques, coque, holothurie, arénicole), d’invertébrés d’eau douce (crevette d’eau douce) ou de macroalgues et de microalgues. Les principales raisons sont les suivantes : 

• l’absence de dispositifs de soutien financier dédiés à l’appui technique pour la gestion et la sélection de ces espèces, comparables à ceux existant pour les espèces terrestres – à l’exception des poissons, qui bénéficient d’un accompagnement spécifique assuré par le SYSAAF dans le cadre du compte d’affectation spéciale « Développement agricole et rural » (CasDAR) du Programme national de développement agricole et rural (PNDAR), mis en œuvre par FranceAgriMer ; 

• la taille très limitée des opérateurs et la grande diversité biologique et économique des filières incluant aussi le soutien au réensemencement à visée de pêche (coquille St Jacques) ou de restauration écologique (huître plate) ; 

• l’absence de méthode de sélection génétique en populations à large base de variabilité génétique en algoculture utilisant la reproduction sexuée, base de la sélection génétique ; 

• l’opportunité à accompagner le transfert d’innovation générées dans des projets de recherche récents (H2020, FEAMPA par exemple) ou en cours tels que le passage à la sélection génomique chez l’huître creuse pour améliorer la résistance à Vibrio aestuarianus ou la première estimation pilote d’héritabilité de caractères de production et de concentration en acides gras chez une micro-algue (projet H2020 NewTechAqua impliquant le SYSAAF et Ifremer) ; 

• l’offre limitée de formations et de communications spécialisées à l’amélioration génétique de ces espèces auprès des professionnels. 

Pour répondre au besoin de renforcer l’efficacité du dispositif national d’amélioration génétique au bénéfice des professionnels, le projet TEHASIS a été conçu et développé par le SYSAAF, avec l’appui d’un consortium d’acteurs.