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Impacts de l’acidification et du réchauffement des océans sur l’économie de la filière conchylicole – projet CocoriCO2Campagne de communication ostréicole 2020/2021
APPEL D’OFFRE – Impacts de l’acidification et du réchauffement des océans sur l’économie de la filière conchylicole – projet CocoriCO2
I. Présentation du Comité National de la Conchyliculture
Le Comité National de la Conchyliculture (CNC) est un organisme interprofessionnel régi par la loi du 27 juillet 2010 de modernisation de l’agriculture et de la pêche et par les dispositions des articles L.912-6 et suivants du Code Rural et de la Pêche Maritime. Cet organisme à adhésion obligatoire représente les producteurs, distributeurs et transformateurs de coquillages d’élevage en France.
Le CNC travaille en étroite collaboration avec les 7 Comités Régionaux de la Conchyliculture (CRC) présents dans chaque bassin de production : Normandie-Mer du Nord, Bretagne Nord, Bretagne Sud, Pays de la Loire, Charente Maritime, Arcachon-Aquitaine et Méditerranée. Les missions du CNC et des CRC comprennent :
- La représentation et la promotion des intérêts généraux de ces activités ;
- La participation à l’organisation d’une gestion équilibrée des ressources ;
- L’association à la mise en œuvre de mesures d’ordre et de précaution destinées à harmoniser les intérêts de ces secteurs ;
- La participation à l’amélioration des conditions de production et, d’une manière générale, à la réalisation d’actions économiques et sociales en faveur des membres des professions concernées ;
- La faculté de réaliser des travaux d’intérêt collectif ;
- La participation à la défense de la qualité des eaux conchylicoles.
Le Comité National est en outre chargé :
- De promouvoir les produits issus de la conchyliculture ;
- D’améliorer la connaissance du secteur conchylicole et de favoriser l’adaptation quantitative et qualitative de l’offre à la demande des produits conchylicoles.
II. Présentation de la filière conchylicole
La conchyliculture française regroupe tous les élevages de coquillages situés le long du littoral français (Manche, Atlantique et Méditerranée) :
- Ostréiculture : élevage d’huîtres ;
- Mytiliculture : élevage de moules ;
- Vénériculture : élevage de palourdes ;
- Cérastoculture : élevage de coques.
Les élevages sont variés aussi bien au niveau des espèces que des techniques d’élevage : ostréiculture sur table ou en filière, mytiliculture sur bouchot ou sur filière, …
La filière se compose d’environ 2500 entreprises conchylicoles de production de taille variée, qui regroupent environ 4000 exploitants. Ces exploitants détiennent au total près de 49 716 concessions sur le domaine public maritime : soit 15 480 hectares de parcs et 1 631 kilomètres de lignes de bouchot ; ainsi que 2 118 hectares sur le domaine privé.
La conchyliculture française représente aujourd’hui 1,6 milliards de chiffre d’affaires et 20 000 emplois. La France est parmi les 5 premiers pays producteurs conchylicoles mondiaux et le 2ème pays producteur européen.
III. Contexte de l'Appel d'Offre
Le rejet massif de dioxyde de carbone (CO2) dans l’atmosphère terrestre par les activités humaines au cours des 150 dernières années réchauffe l’atmosphère et les océans. En plus de se réchauffer, les océans absorbent près d’un quart des émissions anthropiques de CO2 et deviennent plus acides (Le Quéré et al. 2018). L’acidification des océans (AO) entraine une diminution de la concentration en ions carbonate (CO32-), un élément constitutif du carbonate de calcium (CaCO3) indispensable à la fabrication des coquilles des mollusques (Gazeau et al. 2007).
Un nombre croissant de publications décrivent les effets négatifs de l’AO sur le développement, la croissance, la calcification la sensibilité aux maladies et la survie de nombreuses espèces de mollusques.
Néanmoins, les connaissances actuelles ne permettent pas de prévoir le devenir de la production conchylicole car la plupart des études sur le sujet se sont limités aux effets de l’AO à court terme, sur une seule espèce à un stade de développement donné et sans tenir compte d’autres facteurs de stress comme le réchauffement (Riebessel & Gattuso 2015). Dans l’ensemble, l’AO devrait avoir des conséquences négatives sur la conchyliculture et, comme indiqué dans le dernier rapport de la FAO sur la situation mondiale des pêches et de l’aquaculture, il devient essentiel de prévoir des scénarios pour élaborer des stratégies d’adaptation (FAO 2018).
Ainsi, le projet CocoriCO2 – La conchyliculture dans un monde riche en CO2, projet FEAMP de 3 ans (2020-2022) mené par l’IFREMER (UMR LEMAR) avec le CNRS (laboratoire d’océanographie de Villefranche), le CNC et les CRC Bretagne Nord et Pays de la Loire, a pour objectif d’étudier la vulnérabilité de la conchyliculture à l’acidification et au réchauffement des océans au travers des 4 actions suivantes :
- Observer la variabilité naturelle du pH (acidité) de l’eau à haute fréquence sur une dizaine de bassins de production représentatifs de la filière conchylicole (baies et rias, nurseries, claires ostréicoles et lagunes), en relation avec d’autres paramètres de la chimie des carbonates et de l’environnement,
- Analyser les impacts de l’acidification et du réchauffement sur la performance et la qualité des bivalves les plus cultivés en France (huîtres et moules) pendant un cycle complet en situation d’élevage,
- Anticiper les impacts de l’acidification et du réchauffement sur l’économie de la filière conchylicole en intégrant les capacités d’adaptation et la vulnérabilité des écosystèmes, des espèces et des entreprises,
- Remédier aux effets de l’acidification en testant des techniques de végétalisation et d’alcalinisation.
Cet appel d’offre entre dans le cadre de l’action 3 du projet CocoriCO2 qui vise donc à anticiper les impacts de l’acidification et du réchauffement sur l’économie de la filière conchylicole en intégrant à la fois la vulnérabilité des écosystèmes et des espèces (tâche 1 et 2) mais également le niveau de connaissance et la perception que les professionnels ont du changement climatique et plus particulièrement de l’AO.
Cette anticipation est cruciale pour limiter voire éviter des situations de crise telle que celles qui ont été rencontrées dans le passé avec l’émergence d’agents pathogènes, les fermetures de bassin causées par la dégradation de la qualité des eaux ou encore les pollutions accidentelles. Par exemple, une enquête sur le ressenti des conchyliculteurs méditerranéens par rapport aux pressions anthropiques montre que l’AO est le risque le moins bien perçu (Rodrigues et al. 2015).
Une enquête similaire menée aux Etats-Unis montre que le niveau de perception du risque AO est bien élevé qu’en Europe (Mabardy et al. 2015). Ceci est lié aux problèmes récents de ces conchyliculteurs dus à des remontées d’eaux profondes ayant une acidité plus élevée. Concrètement, l’intérêt de cette évaluation est que la connaissance de la vulnérabilité existante peut réduire la vulnérabilité future à l’AO (Ekstrom et al. 2015b).
IV. Objectifs
Au vu du contexte exposé, les objectifs du futur prestataire sont donc les suivants :
- Evaluer au cours du projet la perception de l’acidification des océans par les conchyliculteurs, l’impact sur leur entreprise et leur production et les stratégies à mettre en œuvre pour y faire face, tout en intégrant l’analyse de la vulnérabilité des écosystèmes et des espèces (tâches 1 et 2) afin d’évaluer les conséquences attendues de l’acidification des océans sur la production conchylicole et les entreprises,
- Evaluer l’impact du risque de l’acidification des océans sur la performance économique des principaux segments d’entreprises conchylicoles de l’entreprise.
V. Les attentes
- Connaissance préalable de la filière conchylicole et des acteurs ;
- Intégrer aux réflexions les partenaires du projet ainsi que les organisations régionales professionnelles via des réunions régulières et animer les échanges entre tous les participants ;
- Participer aux différentes réunions (réunions de lancement et de clôture, comités de pilotage) du projet et y présenter les avancées des travaux : la réunion de lancement du projet est prévue le 29 septembre prochain ;
- Participer aux restitutions intermédiaires et finales du projet (salon conchylicole de Vannes, Conseil de filière coquillages, …) et y restituer les travaux en cours.
VI. Echéance de la prestation
31 décembre 2022 (fin du projet CocoriCO2)
VII. Budget
Le budget total disponible est de 39 900 € HT (soit 47 880 € TTC). Ce budget devra couvrir l’ensemble des frais liés à la mission.
VIII. Choix du prestataire
Le choix du prestataire se fera en fonction de critères spécifiques :
- Cœur de métier
- Connaissance de la filière conchylicole
- Compréhension de la demande
- Qualité de la proposition
- Rapport qualité/prix (budget prévu)
Les propositions devront être envoyées :
- Soit par mail à l’adresse suivante : cnc@cnc-france.com
- Soit par courrier à l’adresse suivante : Comité National de la Conchyliculture, 122 rue de Javel, 75015, Paris
Date de la publication de l’appel d’offre : 09/09/2020
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